Mon séjour backcountry au Yukon : jour 4 et 5
P.S Je t’invite à lire l’article de la première journée et celui des journées deux et trois avant de découvrir la fin de la randonnée
JOUR 4 : DE DIVIDE LAKE À GRIZZLY LAKE – 6km
Pendant la nuit… Fait intéressant dont je n’ai pas parlé depuis le début de ce récit, c’est qu’à aucun moment de notre voyage au Yukon nous n’avons vu la nuit. À cette période de l’année c’est encore clair pratiquement tout le temps. C’est en sortant de la tente aux aurores pour faire pipi cette nuit-là que j’ai pu voir ce lever de soleil magnifique derrière les montagnes du Yukon. Bref, c’est le plus sombre que nous avons pu voir de tout le voyage.
Au réveil du Jour 4, on commence à rêver de prendre une douche et de manger des aliments frais tels que des fruits et des légumes crus. L’envie est forte et disons que c’est notre principal sujet de conversation lorsque l’on marche…
Nous avons nos rituels, je m’occupe de monter et démonter l’intérieur de la tente pendant que Vincent prépare le repas du déjeuner ou du souper selon si nous sommes en montage ou démontage (matin ou soir).
Même si l’environnement était dépourvu de nourriture pour les ours tellement nous étions en altitude, aucun arbre, aucun petit fruit, il fallait être prudent et toujours faire du bruit. Pour accompagner ma clochette, nous avions des conversations interminables sur ce que nous avions envie de manger, de beaux souvenirs.
Le retour est toujours plus rapide, en sachant ce qui t’attend c’est toujours plus facile de gérer ton énergie et motivant de voir des paysages familiers. Vous vous souvenez de la neige juste avant le fin gravier / sable ? Le trajet a été facile et agréable ce matin-là jusqu’à la neige, mais nous savions que le défi était devant nous.
La montée des roches s’est bien passée, nous voilà finalement au fin gravier… Je vous le dis tout de suite, nous n’avons pas de photos de cette partie de remontée. C’était beaucoup trop périlleux et la concentration que ça demandait était énorme. Nous étions littéralement en position de grimpe, mains incluses dans le sable. Côte à côte nous avons échangé quelques regards pendant cette remontée sans trop parler.
Il fallait contrôler notre centre de gravité, attiré vers l’arrière par le poids de notre sac, nous avons pris le temps qu’il fallait. Imaginez-vous grimper de 2 pieds et de redescendre de 1 pied à chaque fois, légèrement épuisant !
Une fois cette étape passée, nous étions épuisés mentalement, alors nous avons fait une pause collation pour contempler le paysage avant d’amorcer la descente pour retourner à Grizzly Lake.
Ouff cette descente était longue et difficile pour les jambes, les hanches ça faisait déjà quelques fois que l’on se disait qu’il ne fallait pas oublier les efforts et le dépassement que nous étions en train de vivre. Nous n’avons pas oublié et nous sommes toujours très fiers. Cette descente était sablonneuse avec de petite roches parfaites pour glisser, toujours en train d’utiliser nos muscles stabilisateurs, nos orteils aussi en ont gardé un souvenir.
Finalement arrivés à Grizzly Lake, nous nous installions pour la dernière nuit. Sachant que le lendemain il était supposé pleuvoir, nous savions que nous allions probablement décamper sous la pluie. L’objectif : se lever tôt et partir rapidement.
JOUR 5 : DE GRIZZLY LAKE – 11,5km
Le dernier jour, le 5e ! Tel que prévu, nous nous sommes levés tôt pour décamper rapidement et prendre le sentier qui était déjà très mouillé par les intempéries.
Les roches étaient glissantes, le sol était très mouillé : c’était complètement différent qu’à notre arrivée.
Mais ce n’était pas le plus impressionnant, le plus grandiose c’était de remarquer qu’en à peine 5 jours, la nature avait commencé à se transformer pour l’automne. Dans cette région, l’automne arrive normalement vers cette période, vous remarquerez difficilement sur les photos puisque qu’il a fait averse pendant les 12 km du retour mais c’était comme un tableau que l’on avait peint.
Impressionnant ! Pas besoin de vous dire que le retour a été en 4e vitesse, nous avons marché si vite sous cette pluie battante. À ce moment nous étions remplis de motivation, sachant que ce soir-là nous allions prendre une douche et dormir au sec, ce qui n’aurait pas été le cas si nous avions commencé le backcountry à cette date. Je rêvais de ma pomme que j’avais laissé dans l’auto, la motivation était forte. Le sentiment de fierté est indescriptible, nous étions mutuellement très fiers de l’un et de l’autre c’était l’expérience d’une vie.
C’est avec enthousiasme que je te souhaite un jour d’aller au Yukon ou à un endroit qui te transformera positivement par une expérience hors du commun. Quelque chose qui te permettra de dépasser tes limites et de t’épanouir. Tristement, je n’ai jamais revue d’aussi belles montagnes pour le moment (à mon avis), je serais prête à y retourner n’importe quand. Surtout que l’un de nos projets là-bas a avorté en début de voyage en raison des fortes pluies que le Yukon a subi pendant l’été 2016. Nous avions planifié de mettre les pieds dans la Mer Arctique, la route était sectionnée et nous avons dû annuler notre vol à Tuktoyaktuk. Je diffuserai peut-être un jour cette vidéo du moment que l’on doit prendre une décision d’itinéraire en raison du bris de la route de terre. C’est une vidéo très émotive que nous avions partagé à ce moment avec notre famille pour les informés de nos changements de plans. C’est avec beaucoup de gratitude que je termine ce récit de 3 articles et certainement pas le dernier qui portera sur le Yukon ce grandiose territoire Canadien.
J’aimerais bien te lire en commentaire : Quel est le voyage le plus précieux que tu as fait jusqu’à maintenant?
Daph xx